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LA RIVIERE GLACEE
10 juin 2007

Dans la soirée qui suit la visite de Louise, le

        Dans la soirée qui suit la visite de Louise, le Nouveau Docteur, Borg, raconte à son épouse Béryl, l’étonnante rencontre qu’il a eue avec cette petite fille.  La jeune femme écoute attentivement et lui demande :

-  «  Ne serait-ce pas une enfant brune avec des yeux très clairs ? »

-  «  C’est tout à fait cela, tu la connais ? »

-  «  Oui, enfin, d’une certaine manière. Elle s’appelle Louise. Je l’ai rencontrée sur le chemin des Rires Joyeux. »

-  «  C’est aussi ce qu’elle m’a dit quand elle me parlait de la princesse, en qui j’ai cru te reconnaître, à cause de l’oiseau bleu. Peux-tu m’expliquer tout cela ma chérie, je me sens un peu perdu dans ce conte de fée. »

-  «  Oui… Cela se passe pendant le sommeil. Lorsque nous nous endormons, notre corps physique reste en état de « veille. » Mais notre corps de lumière – notre énergie – quitte ce corps physique pour aller dans une autre dimension. C’est pourquoi le sommeil est surnommé par certains : « La petite mort. » Bien sûr, nous n’avons pas conscience de ce phénomène et n’en gardons point le souvenir, sauf parfois, quand il y a résurgence partielle d’un rêve dans la mémoire consciente. Dans l’autre dimension, il existe des niveaux différents. Plus notre niveau spirituel est élevé, et plus nous avons accès à des « régions supérieures. » Notre énergie est orientée vers le niveau qui lui convient en fonction des couleurs et des brillances qui la composent… ça va, jusque là ? Tu me suis ? »

-  «  Je te suivrai toujours et partout mon amour, tu peux continuer, cela me passionne. »

-  «  Quand une personne parvient à un certain plan spirituel, elle a conscience de ce phénomène. C’est à dire que le départ dans l’autre dimension se fait d’une manière consciente, et qu’elle en garde le souvenir. Elle a alors vraiment l’impression de partir « toute entière. »

-  «  Et…Tu as déjà vécu cela? »

-  «  Oui, mais pas d’une façon systématique, je ne contrôle pas encore ce processus. Cela m’arrive quelque fois sans que j’y sois pour rien. Mais je sais qu’il existe de grand sages qui ont tellement le contrôle de leurs énergies, qu’ils ne sont même pas obligés d’attendre le sommeil : Ils peuvent quitter leur corps et y revenir quand ils le souhaitent. Je n’en suis pas encore là, hélas. » Dit-elle en souriant.

-  «  Pourquoi ne m’as-tu jamais dit tout cela ? »

-  «  Parce que les vérités doivent te parvenir quand tu es prêt. »

-  «  Et pourquoi m’en parler  maintenant ? »

-  « Si je te l’ai dit maintenant, c’est qu’un signe est arrivé – c’est très important d’être attentif aux signes –  Le signe, c’est ta rencontre avec cette petite fille. »

-  «  C’est curieux mais j’ai déjà entendu, quand je travaillais à l’hôpital, certains malades me dire qu’ils étaient dans un coin du plafond, et qu’ils se voyaient allongés sur la table. J’ai toujours cru que c’était des fariboles, mais maintenant que tu me dis cela… »

-  «  Si ces personnes n’ont pas dépassé le coin du plafond, c’est qu’elles attendaient de savoir si leur corps pouvait être sauvé ou non. » Dit-elle en souriant.

-  «  Alors cette petite fille, tu l’as rencontrée dans une autre dimension ? »

-  «  Oui, quand j’arrive à l’Arche de lumière, qui est l’entrée du niveau qui est le mien, plusieurs chemins se présentent à mon choix, et je sais leur nom, dans mon esprit. Il y a le chemin de la Connaissance, le chemin de la Rencontre, le chemin des Ames brûlantes… Enfin, il y en a sept, dont le chemin des Rires joyeux, qui est surtout choisi par les enfants. Et une fois, j’ai été tentée d’y aller en entendant tous ces rires. J’aime tellement les enfants. C’est là que j’ai rencontré la petite Louise qui a cru que j’étais une princesse et toi un prince ! »

-  «  Comment,  moi ? … Tu veux dire que moi aussi, j’étais là-bas ? »

Béryl éclate de rire devant l’étonnement de son mari, et lui répond :

-  «  Bien sûr, mais tu ne t’en souviens pas, n’est-ce pas ? »

-  «  Absolument pas ! Mais alors, dis-moi, cette petite fille, elle a du me reconnaître moi aussi ? »

-  «  Certainement ! »

-  «  Eh bien, j’espère qu’elle n’ira pas raconter partout que le Nouveau Docteur se ballade la nuit – sans pyjama – dans un chemin où s’amusent les petites filles ! »

Peu de temps après, Borg s’endort heureux (comme un prince) avec sa femme dans ses bras : Même dans le sommeil, ils ne se quittent pas.

        Le grand homme tout vêtu de noir, avec de longs cheveux, qui a tant impressionné Madame Samplard n’est autre que notre inoubliable Jeannot. Il rirait bien, d’ailleurs, s’il savait qu’on le prend pour une espèce de sorcier aux pouvoirs indéfinis, mais inquiétants. Dans ces petits villages de France où nul ne bouge et rien ne change, toute arrivée de personnages non conformes aux normes en vigueur, prend allure suspecte, sinon dangereuse. Mais Jeannot ne sait pas cela, et c’est en toute bonne foi qu’il interpelle les vieux gars dans la rue du village pour leur demander « Comment ça va ? » Sans obtenir d’autre réponse qu’un vague grognement sous un regard qui fuit. « Drôles d’indigènes ! » Pense-t-il sans une once de mépris, mais avec un certain agacement. Il aime tellement communiquer avec son prochain, que cet ostracisme lui pèse, et finalement le met en colère. Quand il en parle à Borg, son ami lui répond :

-  « Souviens-toi des westerns que tu as vus. Quand un étranger arrive dans un village, tout le monde le regarde de travers, et le shérif vient souvent lui dire de déguerpir. Il en est de même ici. Tu es un étranger. Laisses-leur le temps de s’habituer à toi, et quand ils découvriront qui tu es vraiment, tu auras tellement de potes que tu ne sauras plus où donner de la tête.

        Ceci dit, il est une personne dans le village qui n’est pas indifférente au charme du « beau sorcier », c’est la fille de la boulangère. Elle fait tout son possible pour attirer l’attention de Jeannot quand celui-ci vient acheter son pain, mais se heurte à un mur d’indifférence. En fait, Jeannot ne la voit pas, pas en tant que femme, du moins, car il sait tout de même être gentil avec les commerçants, comme il l’est avec tout le monde. Mais la pauvre fille passe ses nuits à imaginer que Jeannot la prend dans ses bras – et la suite – et en dépérit. Quand sa mère s’en aperçoit, elle arrive, après maintes prières sur tous les tons, à lui faire avouer son amour sans espoir.  Elle lui dit :

-  «  Cet homme est marié, ma chérie, et il est trop vieux pour toi. Il faut que tu te le sortes de la tête. »

Mais sa fille continue au long des jours et des nuits à pleurer, à maigrir, et la mère commence à se demander si, pour inspirer une pareille passion, il n’y a pas un peu d’encouragement de l’autre côté. Les hommes sont si inconséquents quand il s’agit d’assouvir leurs bas instincts ! Elle ne réalise pas qu’elle se laisse prendre au piège de l’amour maternel : Il est tellement plus simple de donner tort à l’autre plutôt qu’à son enfant. Et cette femme, qui jusqu’alors, fut une honnête  personne, exprima sa rancune de la façon la plus ignoble : Par la médisance et son cortège d’insinuations malveillantes.

        Ce fut à cette époque qu’on retrouva le Père Plumier pendu dans sa cuisine. Depuis la mort de sa femme, le pauvre homme, resté seul, se ratatinait lamentablement de l’intérieur comme de l’extérieur. Ses enfants avaient décidé de le mettre en maison de retraite, mais il refusait absolument de « finir dans un  mouroir. » Alors il préféra partir à sa manière.

    Peu de temps après, Madame Pichon perdit sa fille, son aînée, dans un accident de voiture. Ce fut un deuil extrêmement cruel, et tout le village s’en émut.

    Il y eut aussi ce grand saule qui tomba sur la grange des Cornier, blessant grièvement un de leurs ouvriers. Il aurait fallu abattre depuis longtemps cet arbre complètement pourri, et pratiquement mort, le père Corbier l’a reconnu et en a eu beaucoup de remords. Mais il y a tant de travail plus urgent, qu’on remet toujours ça au lendemain.

Il est bien connu que les malheurs arrivent souvent en série, mais la boulangère fit remarquer que, quand même, depuis que « ces gens » étaient là, il en arrivait des choses désolantes.

Et c’est tout.

Mais c’est beaucoup quand on est décidé à croire n’importe quoi. Chacun craignit que ce soit « son tour » et on commença à regarder « ces gens »  comme des oiseaux de mauvais augure.

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