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LA RIVIERE GLACEE
10 juin 2007

Paulo prend alors la parole pour dire que leur

Paulo prend alors la parole pour dire que leur histoire lui rappelle un film de Spielberg, sur la montagne.

Chacun se regarde, et Borg, fervent admirateur du cinéaste, dit qu’il n’a pas à sa connaissance, réalisé de film sur la montagne.

-  «  Mais si ! C’est l’histoire de plusieurs personnes qui ont toutes une image de montagne dans la tête, et elles s’aperçoivent à la fin, que ce sont des extra-terrestres qui leur envoient ça pour les rencontrer. »

-  «  Ah oui, « Rencontre du troisième type » ! Et vous pensez que ce sont des extra terrestres qui nous envoient ces lumières ? » Questionne Marie.

-  «  Je n’ai pas dit ça. Ce que je veux dire, c’est que tous ces évènements que vous venez de raconter prouvent une chose : Il y a eu un concours de circonstances peu banal pour vous mettre en présence tous les trois. C’est un peu trop singulier pour être le hasard. »

-  « Mais moi, je fais quoi dans tout ça ? » demande Jeannot

-  « Toi, tu as servi de liaison entre tes amis et Line, c’est pourquoi « on » t’a fait rencontrer Borg en montagne, tout s’enchaîne parfaitement, vous en conviendrez ? »

Tout le monde en convient, mais pourquoi ? Et la fleur de lumière ?

Béryl toussote un peu et, en hésitant un peu, leur dit :

-  «  C’est l’expression de la force universelle. »

Tout le monde la regarde avec étonnement, et elle rougit jusqu’aux oreilles. Sa mère vient à son secours en lui demandant doucement :

- «  Expliques-nous cela en toute confiance, ma chérie, il n’y a ici que la famille et des amis, que des gens qui t’aiment. »

-  «  Chaque émotion humaine se traduit par de l’énergie lumineuse qui change de couleur et de brillance selon la nature et l’intensité de l’émotion. Ces émotions émanent d’une partie inconsciente de notre cerveau. Elles sont véhiculées par une sorte de pulsion électrique émise de la partie consciente de notre cerveau.

La fleur de lumière a une source extérieure à nous-même. Si vous faites bien attention, vous verrez que lorsque vous utilisez la lumière pour vous, elle vient de loin, puis grossit, puis entre dans vos yeux.

Mais si vous l’utilisez pour quelqu’un d’autre, elle part de vos yeux et s’en va jusqu’à disparaître, puis recommence encore et encore comme vous le savez sans doute.

Il est donc certain que cette lumière vient d’une source d’énergie spirituelle que nous canalisons et que nous pouvons utiliser à des fins altruistes. Quant à la couleur, ce rose lilas si lumineux, elle exprime l’amour universel, les plus hautes instances. J’ai lu cela dans un livre très ancien qu’on m’a prêté.

Quant à savoir pourquoi « nous »… Il paraît vraisemblable que nous avons sans doute un cerveau construit… ou « câblé » pour recevoir cette énergie. Et pourquoi notre cerveau est-il différent ? Cela peut être de naissance, mais cela peut s’acquérir aussi par la souffrance, par un profond choc émotionnel qui change la mémoire programmée de l’inconscient et ouvre des portes en quelque sorte. Je pense aussi que papa a raison quand il pense qu’on a voulu nous réunir. Voilà, j’ai terminé. »

Un grand moment de silence suit le discours de Béryl. Puis sa mère lui dit :

-  «  J’ai toujours su, ma chérie, qu’un jour viendrait où tes dons surpasseraient les miens. Mais peux-tu nous dire maintenant pourquoi nous avons été réunis ? »

-  «  Cela, je ne le sais pas encore. Il faut que nous nous mettions en méditation pour recevoir la réponse. Il suffit de demander. C’est tout ce que j’ai à dire sur ce sujet. »

Et Béryl se replie en elle-même. Une lumière s’éteint, pense Borg, et on se sent perdu dans le noir. Il pense à ce qu’elle a dit sur l’énergie des émotions : c’est cela qu’il a vu cet après-midi entre Jeannot et Marie.

-  «  Bien dit Paulo, je pense que je me suis trompé sur un point : Vous n’êtes plus trois, mais quatre ! »

Tout le monde est fatigué et Line commence son travail tôt le matin, alors ils se lèvent, et Jeannot en profite pour déclarer :

-  «  Il est tard pour rentrer sur Paris. Borg, si ça ne te déranges pas de dormir avec moi, on peut rester ici, je t’invite dans ma piaule. Line, elle est en état, ma piaule ? »

-  «  Inutile de le demander, tu sais très bien que oui. »

Borg étant d’accord, Jeannot dit qu’il va raccompagner Marie, et que pendant ce temps, Line pourrait montrer sa piaule à Borg.

Puis tout le monde s’embrasse pour se dire au revoir.

        Quand la voiture arrive à la maison de Marie, Jeannot descend pour ouvrir la portière, et ils restent debout, face à face tous les deux, à se regarder pendant quelques secondes, troublés et indécis. Puis Marie  remercie Jeannot de l’avoir raccompagnée, et elle s’en va. Elle ouvre sa porte, se retourne et voit Jeannot qui la regarde, il n’a pas bougé. Alors elle court vers lui, se met sur la pointe des pieds, l’embrasse très vite sur la joue et se retourne pour s’enfuir. Mais Jeannot la rattrape par un bras, et la ramène vers lui. Il prend son visage entre ses mains et la regarde, puis l’embrasse doucement, puis la regarde à nouveau avec tant d’amour que Marie en tremble. Les baisers se font plus ardents, les corps se cherchent davantage. Leurs gestes expriment un amour intense et partagé. C’est l’extase et l’oubli de tout ce qui n’est pas l’autre.

Soudain, Marie se détache en reculant et dit :

-  «  Non. Là, cela devient trop physique pour moi, je suis désolée. »

-  «  Trop physique ? Marie, vous ne m’aimez donc pas ? »

-  « Oh si Jeannot, de toute mon âme ! »

-  « Alors où est le problème ? »

-  « Le problème, c’est que je sais très bien comment ça va finir si nous continuons comme ça. Vous allez me balancer sur un lit, vous jeter sur moi comme une bête sauvage et me bourrer de grands coups de boutoir, et je ne peux pas supporter ça. »

L’étonnement de Jeannot est tel qu’il reste un moment sans réaction, puis il éclate d’un formidable  rire qu’il réprime vite pour dire :

-  « Mon dieu, Marie, que me dites-vous là ? Quel genre hommes avez-vous connus dans votre vie pour vous inspirer de telles horreurs ? »

Il la prend alors doucement dans ses bras et lui murmure à l’oreille :

-  «  Ecoutes moi mon amour… Je te promets que je ne te sauterai pas dessus comme une bête, mais que c’est toi qui viendras sur moi… Je te promets qu’il n’y aura pas de coups de boutoir, mais un lent et doux va et vient qui t’emportera jusqu’à la joie… Je te promets de te laisser choisir ce que tu aimes, et à ton rythme, je ferai ce que tu voudras, quand tu voudras… Je te promets d’avoir tant de douceur, de tendresse et d’attentions pour toi, que tu pourras comprendre le sens du mot amour. »

Marie pleure, Jeannot boit ses larmes de ses lèvres, puis les pleurs se calment, et elle reste dans ses bras, avec seulement la tendresse qui les attache et les retient, chaque fois qu’ils veulent se séparer. Puis Marie lui murmure :

-  « Et… je voudrais… quand même… attendre un peu. »

-  « Nous attendrons aussi longtemps que tu voudras, ma chérie, et si jamais tu décidais finalement que c’est non, ne t’inquiètes pas, ça n’est pas grave, nous deviendrons des amis tout simplement. »

        Sur le chemin du retour, Jeannot réalise qu’il vient de dire un des plus gros mensonge de sa vie. Cette Marie, il la veut de toutes les manières qu’un homme peut vouloir une femme. Il la désire si fort qu’il lui sera très difficile de renoncer à la possession.

Il ne sait même pas comment il va s’y prendre, car aujourd’hui, il s’est  surpris plusieurs fois à bander en sa présence, surtout quand elle le regarde d’une certaine façon. Difficile de cacher ça. Heureusement, ils étaient assis et ça se passait sous la table. Il en a un peu honte, à son âge quand même ! Il est peut être un peu trop « physique » comme dit Marie. Il ne s’est jamais posé la question, mais il lui semble qu’il est une personne équilibrée, sur ce plan, du moins. Tous ses copains allaient voir les putes, lui jamais. Il préférait rencontrer une gentille fille qui était d’accord, et ça s’est toujours passé comme ça. Il ne croit pas être une bête de sexe : il peut rester longtemps sans rapports s’il ne rencontre aucune fille qui lui plaise, sans que ça ne lui pose de problèmes. Mais là, avec Marie, c’est l’obsession. Il va en parler à Borg, c’est un toubib, après tout, il doit savoir des trucs là-dessus.

        En attendant Jeannot, Borg s’est mis au lit pour penser tranquillement à tout ce qui s’est dit aujourd’hui. Il est en pleine réflexion métaphysique, et à cent lieux d’imaginer qu’il pourrait avoir ce soir  une discussion sur le sexe. C’est pourtant ce qui lui tombe dessus dès le retour de son ami, car Jeannot n’attend pas pour entrer dans le vif du sujet  (si on peut dire.)

-       « Dis-moi, Borg, est-ce que tu penses que je suis un homme trop physique ? »

-       «  Tu veux dire…Physique comment ? … Pour les muscles ? »

-       «  Mais non, je te parle sur le plan sexuel. »

Très surpris, et réprimant une forte envie de rire, Borg répond avec beaucoup de sérieux :

-   «  Je n’ai pas eu assez de rapports avec toi pour en parler. »

-   «  Ne plaisantes pas, c’est sérieux. »

-   «  Ah ! Marie ? »

Jeannot lui répond que oui, c’est Marie, et lui raconte en gros ses déboires amoureux. Profondément perturbé par ces évènements, il lui demande :

-   «  Toi qui es toubib, tu pourrais peut-être m’expliquer comment je dois m’y prendre pour la décider. Je voudrais que tu me dises aussi si je ne suis pas un vieux libidineux, parce que je n’arrête pas de bander quand je la vois, et… est-ce que par hasard, tu sais comment on peut faire pour se calmer le… la… enfin, se la calmer. »

-   «  La première réponse est non, je ne sais pas ce que tu peux faire pour décider Marie, sinon faire preuve de patience, ce genre de problème est plutôt du ressort d’un psy que d’un généraliste, tu comprends.

La deuxième réponse m’embarrasse un peu, car je ne te connais que depuis peu de temps. Tout ce que je peux te dire c’est que, depuis que nous sommes ensemble, je n’ai rien remarqué de semblable, mais plutôt le contraire : je ne t’ai même pas vu draguer, et pourtant, tu avais un sacré ticket sur le bateau mouche.

Pour répondre à ta troisième question, il y a deux solutions pour remédier à ton problème : Soit tu te calmes toi-même de la manière que tu connais, soit tu prends du bromure. »

-   «  Tu me dis tout ça froidement, mais moi, c’est toute ma vie qui est remise en question. Tu te rends comptes, si elle ne veut pas de moi ! C’est trop dur de revivre ça encore une fois. »

-   «  Ne crois pas que je sois indifférent, mon Jeannot, mais je pense qu’il est inutile de te faire des soucis pour une question dont tu n’as pas encore la réponse. Attends, et fais confiance. Ce soir, je vais te donner un petit calmant. Puisqu’on dort ensemble, je n’ai pas envie de subir des assauts frénétiques pendant la nuit, si jamais tu confondais… »

-  « Et comme ça,  tu te ballades partout avec des calmants dans les poches ? »

-  « Dans les poches non, mais dans la voiture, oui. Tu y trouveras une valise médicale, apportes-la moi, il y a ce qu’il faut dedans. »

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